La campagne télévisée a été lancée par Chrysler il y a tout juste un an. Un spot de trente secondes, diffusé en février, à la mi-temps du Superbowl, la finale du championnat professionnel de football américain. Les images montrent une berline qui roule dans des paysages urbains et industriels. Et puis un gros plan sur un conducteur pour le moins inattendu : Eminem, le rappeur et l'enfant terrible de Detroit, en train de promettre la résurrection d'une industrie que l'on croyait condamnée, avec en guise de bande-son le riff lancinant de son tube de 2002, Lose Yourself. A la fin, une phrase choc : «Imported from Detroit.» Douze mois plus tard, la publicité est devenue à elle seule le symbole de ce que certains appellent «la réinvention» de l'automobile, dans une ville qui est depuis plus d'un siècle synonyme des Big Three (General Motors, Chrysler, Ford), les trois constructeurs américains.
Pour la première fois depuis des lustres, le Salon de Detroit, grande messe annuelle de la voiture outre-atlantique, a, la semaine dernière, fermé ses portes avec des indicateurs très favorables pour chaque constructeur. Ford et General Motors (GM) ont confirmé des augmentations de leurs ventes de plus de 10% en 2011, tandis que chez Chrysler, la hausse s’est établie à 26%. Pour 2012, les analystes prévoient la vente de 13,5 à 14,5 millions de véhicules aux Etats-Unis, contre 12,8 millions en 2011. Et comme cerise sur le gâteau, GM a repris la place de premier cons