Pour fêter le premier anniversaire de sa révolution, toute l’Egypte s’est donné rendez-vous hier sur la place Tahrir, au Caire. Des hommes, vieux, jeunes, barbus ou aux cheveux longs, en djellaba, en costume et en jean. Des femmes aussi, certaines portant le niqab, d’autres maquillées et apprêtées. En nombre, des enfants peinturlurés aux couleurs de l’Egypte agitent des drapeaux. Même le soleil est de la partie. Les gens tentent de marcher en file indienne mais ça pousse de tous les côtés. Pris au milieu de ces forces contraires, il n’est pas possible de voir à plus d’un mètre. La circulation sur la place est une étrange métaphore de la situation politique du pays : toutes les composantes ou presque y sont présentes alors qu’elles ne semblent pas donner le même sens à cet anniversaire.
Podium. Les Frères musulmans, grands vainqueurs des élections législatives avec près de 50% des voix, sont venus en nombre. Ils ont installé un immense podium en plein milieu de la place où se relaient des représentants de la confrérie et des quidams. Un peu partout, hurlent et grésillent des haut-parleurs. Le message des Frères est très modéré. «Je suis là pour fêter l'anniversaire de la révolution qui nous a débarrassés de la dictature», s'enthousiasme un homme d'une cinquantaine d'années venu en famille. Ce membre de la confrérie précise qu'il est présent «en tant qu'Egyptien». Il concède que tout n'est pas réglé, que les «martyrs» n'ont pas obtenu