«Bouge pas ou on te crève les pneus !» L'intimidation n'est pas directement adressée au président du Conseil italien. Mais Mario Monti et son gouvernement sont bien les destinataires des mobilisations, parfois avec du chantage envers leurs collègues récalcitrants, que les camionneurs transalpins ont mis en place depuis quelques jours dans la péninsule. Hier, devant la menace de la ministre de l'Intérieur, Anna Maria Cancellieri, de faire intervenir les préfets et les forces de l'ordre, le trafic sur les principaux axes du pays a été un peu plus fluide qu'au cours des jours précédents. Mais les blocages des routes ont commencé à provoquer des pénuries dans de nombreux endroits du pays.
Coup-de-poing. Dans la plupart des supermarchés, il manque ainsi des produits frais, du fromage, du poisson et des légumes, et des centaines de pompes à essence, surtout dans le Sud, sont fermées par manque de carburant. Plusieurs usines ont été contraintes de décréter des jours de chômage technique, faute d'approvisionnement. Depuis mardi matin, c'est le cas du groupe Fiat, dont les chaînes de montage sont à l'arrêt par manque de pièces détachées. «Les blocages des principaux points névralgiques sont absolument inacceptables», s'est indignée la présidente du patronat, Emma Marcegaglia, tandis que les grandes confédérations syndicales s'inquiètent aussi d'une situation explosive. Lundi, du côté d'Asti, dans le Piémont, un gréviste a été mortellement fauché par