Tout changer pour que rien ne change ? Hier, les présidents ivoirien et français, Alassane Ouattara et Nicolas Sarkozy, ont signé à Paris un nouvel accord de défense qui pérennise la présence des soldats français à Abidjan, tout en excluant une quelconque ingérence dans les affaires intérieures d’un pays ami.
Pourquoi ce nouvel accord de défense ?
En 2008, Nicolas Sarkozy avait proclamé sa volonté de rénover les accords militaires liant Paris à ses ex-colonies en Afrique afin de rompre avec la «Françafrique». Dans l’ancien système, mis en place après les indépendances par les gaullistes, Paris bénéficiait d’un accès prioritaire aux ressources énergétiques en échange de son soutien militaire. Un pacte qui a fonctionné comme une assurance-vie pour les dirigeants de la Françafrique. La crise en Côte-d’Ivoire, où les ressortissants français ont été pris pour cible et l’armée placée en première ligne, a servi de catalyseur, incitant Paris à renoncer à ce type d’ingérence. Des accords rénovés ont déjà été signés et rendus publics avec le Togo, le Gabon, le Cameroun…
Qu’est-ce qui va changer concrètement ?
La France affirme sa volonté de se consacrer à des tâches de formation militaire. En Côte-d'Ivoire, elle devrait maintenir environ 300 hommes pour aider à rebâtir une armée qui a implosé avec le conflit et participer à l'ouverture d'une école de formation, type Saint-Cyr. Mais le nombre de soldats maintenus témoigne aussi de la volonté d'assurer la