Ça en deviendrait presque une rengaine. La crise grecque, le chômage, les délocalisations… « C'est la faute à l'Europe !». Voilà un bout de temps que l'UE n'a plus bonne presse auprès des français. Un état de fait que plusieurs candidats à la présidentielle se sont faits forts de relayer, critiquant les institutions européennes. A l'extrême-droite, Marine Le Pen réclame même la fin de l'Euro. C'est dans ce climat politique que les états généraux du renouveau ont programmé le débat « L'Europe, un bouc émissaire ?» samedi matin à la MC2 de Grenoble (Isère).
Sur l'estrade, face à environ deux cents personnes, deux députés européens, la socialiste Pervenche Berès et le centriste Jean-Marie Cavada, accompagnés de Stéphane Cossé, membre du « think-tank » Europa Nova, et de l'économiste Philippe Jurgensen. Pendant plus de deux heures, tout ce petit monde a parlé d'Europe mais sous un angle bien précis : celui des pro-européens, héritiers de l'après deuxième Guerre Mondiale.
Conflit de génération
Pervenche Berès, 56 ans, Jean-Marie Cavada 71 ans et Philippe Jurgensen 68 ans. Pour trois des quatre intervenants, si l'Europe est imparfaite dans sa construction, elle reste ce facteur de stabilité né après le chaos de la Seconde Guerre Mondiale qu'ont vécue leurs parents. Stéphane Cossé est lui, plus jeune que ces trois acolytes, cela n'en fait pas le moins zélé. Il n'hésite pas à rappeler que l'Union a maintenu la paix en Europe depuis plus de 60