Plusieurs milliers de personnes ont marché samedi dans les rues de Tunis, mais aussi à Sfax, pour défendre les libertés publiques. Ces dernières semaines, la Tunisie a connu une montée inquiétante des violences de la part des islamistes radicaux. Lundi, lors du procès du patron de la télé Nessma, poursuivi pour «offense envers les cultes» après la diffusion du film Persepolis de Marjane Satrapi - coupable de montrer une petite fille dialoguant avec Dieu représenté malgré l'interdit - le directeur de la rédaction du Maghreb Zied Krichen, qui ne ménage pas les islamistes, a été frappé au visage. Une avocate et un philosophe ont aussi été pris à parti. Début janvier, un journaliste de Nessma avait été violenté alors qu'il couvrait une manifestation de soutien au gouvernement.
Sit-in. Plusieurs cas d'intimidations sont également rapportés, comme ce libraire de La Marsa qui s'est vu «conseiller» le retrait du livre d'art Femmes au bain de Jacques Bonnet, à cause de ses reproductions de peintures suggestives. Une trentaine de Tunisiens de l'étranger, universitaires et acteurs de la société civile, ont lancé une pétition, «inquiets parce que chaque jour apporte son lot d'atteintes et de violations des libertés publiques».
Les manifestants dénoncent le laxisme du gouvernement dirigé par Ennahda. «Il faut traduire ces gens devant les tribunaux à chaque fois qu'ils commettent une agression»,appelle l'avocate