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Libération

Valse brune à Vienne

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La candidate du FN était l’invitée d’honneur, vendredi, d’un bal organisé dans la capitale autrichienne par des ligues étudiantes, vivier de néonazis.
Marine Le Pen le 8 janvier 2012 à Saint-Denis. (© AFP Joel Saget)
publié le 30 janvier 2012 à 0h00

C’est ce qui s’appelle réussir son coup. En décrochant vendredi comme invitée d’honneur la candidate du FN, bien placée dans l’élection présidentielle française, l’extrême droite autrichienne était certaine de créer le scandale.

Le jour anniversaire de la commémoration de la Shoah, dans ce palais de la Hofburg à Vienne, là même où Adolf Hitler prononça l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne en 1938, Marine Le Pen a dansé au WKR-Ball, le bal des corporations estudiantines - appelées Burschenschaften en allemand -, qui sont toujours le vivier des hauts cadres du parti d’extrême droite autrichien FPÖ. Or, on peut valser sur tout, mais pas avec tout le monde.

Duels au sabre. Selon la fondation DÖW, financée par l'Etat autrichien pour surveiller la mouvance extrémiste en Autriche, les organisateurs du bal - évidemment interdit aux journalistes - ne sont pas fréquentables. Il s'agit clairement de néonazis, d'antisémites et de racistes, qui se livrent à des duels au sabre dans des caves des beaux quartiers et se reconnaissent entre eux à la balafre qu'ils se doivent d'exhiber sur une joue. Ces Burschenschaften, qui rassemblent 4 000 nostalgiques dans une soixantaine de corporations pangermanistes, sont toujours interdites aux juifs et aux femmes.

Par le passé, des figures de proue du négationnisme, comme John Gudenus, condamné en 2006, ont été ostensiblement applaudies au WKR-Ball. Irmfried Eberl, commandant du camp d'extermination nazi de Treblinka (Pologne), demeura