Menu
Libération

Un juge se penche sur le piège afghan de 2008

Article réservé aux abonnés
Défense. L’embuscade qui a causé la mort de dix soldats sera l’objet d’une instruction, au grand dam de l’armée.
publié le 31 janvier 2012 à 0h00

C'est un cauchemar pour l'état-major des armées qui pourrait devenir réalité. En autorisant hier le juge d'instruction Frédéric Digne à enquêter sur les conditions dans lesquelles dix soldats français ont été tués en Afghanistan, en août 2008, la cour d'appel de Paris crée un précédent. «Est-ce que demain, un adjudant en opération devra passer de longues minutes à se demander s'il doit ajouter un véhicule blindé léger de peur de se voir reprocher, un jour, de n'avoir pas pris toutes les précautions nécessaires ?» se demande un haut responsable à Paris.

«Raclée». Pour les proches des soldats tués dans une embuscade dans la vallée d'Uzbin (à l'est de Kaboul), à l'inverse, le soulagement est de mise. Les premières plaintes pour «mise en danger de la vie d'autrui»avaient été déposées en 2009 par deux familles. Celles-ci accusaient la hiérarchie militaire de ne pas avoir bien préparé l'opération menée par un détachement de parachutistes dans une zone périlleuse.

A la suite de cette embuscade qui a provoqué les pertes les plus importantes pour l'armée française depuis l'attentat contre l'immeuble Drakkar à Beyrouth en 1983, une polémique avait éclaté. Le général Michel Stollsteiner, qui commandait à l'époque les troupes françaises en Afghanistan, avait lui-même pointé un «excès de confiance» de la part de l'Otan. Quelques semaines plus tard, un soldat blessé dans la vallée d'Uzbin confiait : «On était seuls au monde. Nous avons été tou