C'en était presque comique. A force de tant invoquer l'Allemagne, de vanter ses politiques et de s'y référer une phrase sur deux, Nicolas Sarkozy finissait, dimanche soir, par rappeler les Mao des années 1960 chantant la révolution culturelle. C'était d'autant plus comique qu'au début de son mandat, ce même Président ne jurait que par la Grande-Bretagne et le modèle anglo-saxon, considérait que la priorité donnée à la relation avec l'Allemagne ne relevait plus que du «politiquement correct» et disait, en privé mais à l'envi, «les Boches» et «la grosse» pour désigner qui l'on comprend.
Sur ce point aussi, Nicolas Sarkozy aura beaucoup évolué en cinq ans mais, outre qu’il faut s’en réjouir, il est frappant que les deux principaux candidats à la présidentielle française accordent une telle importance à ce pays, tout aussi incontournable aux yeux de François Hollande. Sitôt élu, a-t-il déclaré, il irait à Berlin, et pas seulement pour dire à Angela Merkel qu’il faut ajouter un volet croissance au nouveau pacte de rigueur européen.
Dans le même souffle, il entend lui proposer d'établir une «nouvelle relation de vérité et d'égalité», fondée sur un «nouveau traité franco-allemand» ouvrant un «nouveau cycle en Europe, celui d'une coopération économique, industrielle, énergétique entre nos deux pays».
François Hollande souhaite, autrement dit, faire plus que réaffirmer l’alliance entre Paris et Berlin. Il veut la resserrer dans ces t