«Trop peu nombreux», «désorganisés», «mal équipés», «passifs», «complaisants»… Au lendemain du drame de Port-Saïd, les qualificatifs ne manquent pas pour incriminer les agents chargés de la sécurité du stade. Les témoignages sur les circonstances et la chronologie des faits restent flous et contradictoires, mais un point fait consensus : les lacunes du dispositif policier. Premiers à en faire les frais, le gouverneur et le chef de la sécurité de Port-Saïd qui, contrairement à leurs habitudes, n'étaient pas présents dans les tribunes, ont été démis de leurs fonctions par le Premier ministre, Kamal al-Ganzouri. La direction de la fédération de football avait été limogée un peu plus tôt.
«Insécurité». Si beaucoup d'Egyptiens se demandent ce qu'a fait la police, une autre question intrigue : à qui profite le crime ? Toutes les forces politiques du pays ont dénoncé avec fermeté la légèreté du dispositif de sécurité, et la plupart se disent convaincues qu'il ne s'agit pas d'une simple négligence. Dès lors, nombreux sont les regards qui se tournent vers le Conseil supérieur des forces armées (CSFA, qui assure la transition politique du pays depuis la chute de Moubarak en février 2011). Les révolutionnaires en particulier, qui accusent les militaires d'avoir orchestré la tragédie afin d'en tirer profit. «Pourquoi cela arrive-t-il juste après la levée de l'état d'urgence [le 25 janvier] ? Pourquoi tous ces braquages qui se multiplient depuis quelques jour