Dans les régions tibétaines de la province du Sichuan, où sévit depuis le mois dernier un climat de loi martiale, trois Tibétains se sont à nouveau immolés par le feu vendredi, a annoncé dimanche Radio Free Asia (RFA) en citant plusieurs sources. Le nombre de Tibétains qui ont accompli ce geste désespéré depuis le mois de mars s'élève désormais à 19. Pour Pékin, il ne s'agit ni plus ni moins que d'«actions terroristes». Les trois immolations ont eu pour théâtre la préfecture de Seda (Serthar en tibétain).
Comme leurs funestes prédécesseurs, au moment de se transformer en torches humaines, les trois victimes volontaires ont crié «vive le Tibet libre», et demandé le «retour du dalaï-lama», le chef spirituel des bouddhistes du Toit du monde, selon RFA, qui souligne l'extrême difficulté d'obtenir des informations. Les autorités chinoises ont entièrement bouclé le Tibet et ses zones limitrophes, installé des barrages pour empêcher les journalistes de s'y rendre, et coupé en grande partie le téléphone et Internet.
Intimidation. Fin janvier, à trois reprises, l'armée et la police chinoises ont tiré sur des manifestants et émeutiers tibétains. Au moins six d'entre eux ont été tués et une soixantaine d'autres blessés. Des photos clandestines postées sur Internet montrent des blessures à l'abdomen, aux jambes et à l'épaule. D'autres clichés ne laissent aucun doute sur la brutalité inouïe avec laquelle les forces de l'ordre traitent les Tibétai