Menu
Libération
Récit

ONU : «Permis de tuer en Syrie»

Article réservé aux abonnés
Moscou et Pékin ont posé leur veto contre la résolution sur la transition démocratique du régime de Damas. Les Occidentaux déplorent le déclin du Conseil de sécurité, «pris en otage».
publié le 6 février 2012 à 0h00
(mis à jour le 6 février 2012 à 13h56)

«L'ambiance est très lourde, résume un diplomate, il y a un énorme sentiment de gâchis.» Au lendemain des veto russe et chinois à la résolution condamnant la répression en Syrie, l'ONU ne pouvait dresser, hier, que le constat de son proche échec. Après des mois d'interminables négociations, le Conseil de sécurité n'a pu imposer un texte pour demander la fin des violences, ouvrant une crise à New York que certains considèrent comme «majeure», au sein d'un organisme ouvertement divisé.

«Ce vote représente une grande déception, a commenté le secrétaire général, Ban Ki-moon. Il amoindrit le rôle des Nations unies et de la communauté internationale à un moment où elles doivent présenter un front uni.» Les diplomates pensaient pourtant avoir une chance de mettre fin à l'impasse, samedi matin, en appelant à un vote quelques heures après avoir reçu des informations faisant état du bombardement de Homs, dans la nuit de vendredi à samedi, qui a tué plus de 230 civils, selon l'opposition. Les puissances occidentales avaient pris soin de multiplier les concessions à Moscou, en édulcorant au maximum le projet de résolution présenté il y a plus de deux semaines par le Maroc et qui reprenait les grandes lignes du plan de la Ligue arabe appelant à une transition démocratique en Syrie. Si le document disait «soutenir pleinement» l'initiative de la Ligue arabe, il ne faisait ainsi plus aucune allusion à un transfert des pouvoirs de Bachar a