Menu
Libération
TRIBUNE

Tunisie, surtout ne pas perdre la tête

Article réservé aux abonnés
Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 6 février 2012 à 0h00

Au nord comme au sud, il est des populations qui témoignent, par le sort qui leur est réservé, du degré de développement, mais aussi de solidarité, des sociétés qui les accueillent. Ainsi, dans la plupart des pays, la situation des personnes handicapées, des SDF, des détenus, constitue un marqueur. De la même façon en va-t-il de la façon dont un pays traite ses fous.

En la matière, la Tunisie n’échappe pas à la règle.

La victoire électorale, qui a donné la majorité de gouvernement aux islamistes du parti Ennahda, a généré, ces dernières semaines, une radicalisation du discours sur l’occupation des territoires palestiniens, des violences interconfessionnelles à l’égard de la communauté juive de Tunisie et des dérapages sur la place des femmes.

Ce sont des faits préoccupants. Mais ils ne résument pas, loin s’en faut, les sujets qui méritent notre attention, sauf à vouloir, encore et toujours, circonscrire la situation et les enjeux au fait religieux. Car la Tunisie c’est bien autre chose.

C’est le contraste de la bande côtière d’avec l’Ouest et le Sud du pays. Là, c’est la misère des ouvriers agricoles, ce sont les conditions de travail et de vie des ouvriers des mines. C’est aussi un système de santé parfaitement inégalitaire, dans lequel on retrouve les mêmes gradients de richesse et d’offre de services entre le Nord et le Sud, entre la côte et les territoires de l’intérieur. La santé en Tunisie ce sont ainsi cinq psychiatres pour le million et demi d’habitants des trois gouvern