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Libération
Reportage

«Cuba sort la tête de l’eau»

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Le président Raúl Castro affirme sa volonté de moderniser le pays. La population, optimiste mais prudente, observe.
Un barbier à La Havane, titulaire d'une licence privée. (Photo Desmond Boylan. Reuters)
publié le 8 février 2012 à 0h00

Ivano fait une moue dubitative. «Rajeunir les dirigeants cubains ? Sûr que ce serait une bonne chose, puisque nombre d'entre eux sont plus que septuagénaires, note-t-il en esquissant un sourire. Mais les figures historiques du régime, souvent des compagnons d'armes du président Raúl Castro, s'accrochent au pouvoir et Raúl a confiance en eux.» Cet enseignant de 28 ans, lunettes noires et chapeau de paille fiché sur la tête, n'est pas membre du Parti communiste cubain (PCC), mais il a suivi les débats de la conférence nationale - sorte de mini-congrès du PCC - qui s'est tenue les 28 et 29 janvier au Palais des conventions de La Havane, en présence de 811 délégués. Une première du genre depuis la fondation du parti par Fidel Castro, en 1965.

Aux commandes. Au menu de la conferencia : le rajeunissement des cadres, le «changement des mentalités», la lutte contre la corruption et la rectification des «inepties du passé». Vaste programme, destiné avant tout à «actualiser le socialisme» et soutenir les réformes économiques décidées en avril, lors du 6e congrès du PCC. «Ou nous changeons ou nous coulons», avait prévenu Raúl Castro en convoquant cette conférence. Il a tempéré ses propos quelques jours avant son ouverture, en assurant qu'il ne fallait «pas se faire trop d'illusions». Le bilan des discussions peut en effet paraître modeste. Le rajeunissement des cadres, régulièrement prése