C’est du cousu main, une prouesse, un vrai travail d’artiste. En deux petites phrases, aussi détestables qu’approximatives, l’âme damnée de l’Elysée, M. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, vient de compromettre, d’un coup, l’image de la France et le seul vrai bon bilan de ce quinquennat.
Ce n'est bien sûr pas que tout ait été parfait dans la politique étrangère de Nicolas Sarkozy. Elle aura eu ses flottements, ses contretemps et ses excès mais, l'un dans l'autre, elle aura été «utile», comme il vient de le dire, et même audacieuse et créative. Nicolas Sarkozy, en 2008, aura su mettre à profit sa présidence de l'Union pour calmer le jeu entre la Russie et la Géorgie. Il aura été le premier dirigeant occidental à comprendre qu'il y avait bel et bien une différence entre Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine, une différence devenue patente depuis que la Russie a mis son veto à la condamnation du régime syrien après ne l'avoir pas opposé à l'interdiction du ciel libyen.
Il peut également se flatter d’avoir pris, très vite, la mesure du changement d’ère introduit par le krach de Wall Street et d’en avoir tiré les conséquences en imposant à George W. Bush l’institutionnalisation du G20. Sans l’énergie qu’il avait alors déployée et le choix qu’il avait fait de s’appuyer sur Gordon Brown pour contrer la passivité d’Angela Merkel, la déconfiture des banques américaines aurait pu faire plonger toute l’économie européenne.
Il y eut, ensuite, cette persévérance avec laquelle il