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Libération

Hongkong ne veut plus payer pour les enfants des mères voyageuses

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publié le 8 février 2012 à 0h00

«Une invasion de sauterelles qu'il faut stopper.» C'est ainsi que l'Apple Daily, un journal populaire de Hongkong, qualifie l'afflux sans cesse croissant de Chinoises du continent qui viennent accoucher dans la «région administrative spéciale». Pas loin de 45% des 88 500 bébés nés en 2010 sont issus de continentales. Celles-ci ne peuvent bénéficier du système de soins gratuits en vigueur dans l'ancienne colonie britannique et doivent s'acquitter de frais d'hôpitaux. Mais il en coûte malgré tout aux Hongkongais 100 000 euros «toutes les dix-huit minutes», a calculé l'Apple Daily, qui exprime un sentiment de ras-le-bol assez répandu dans cette cité où le passe-temps favori consiste à se moquer des manières frustes des Chinois du continent.

Tout enfant qui naît sur le territoire de Hongkong bénéficie automatiquement du statut de résident, même s'il est classé «double négatif» (lorsque les deux parents viennent du continent). Le système de soins gratuit lui est dès lors ouvert, de même que l'excellent système éducatif, également gratuit. Il reçoit un véritable talisman - le passeport de Hongkong - qui donne accès à beaucoup de pays sans visa. Son détenteur pourra en outre s'exprimer librement puisque, depuis la rétrocession de 1997, un certain degré de démocratie est garanti dans ce petit bout de Chine, grâce à la formule «un pays, deux systèmes». Naître de l'autre côté de la frontière n'est en revanche pas une sinécure. Bien que la Chine soit