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Libération

Homs hanté par le souvenir du massacre de Hama

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Décidé à écraser le foyer de l’insurrection, Bachar al-Assad fait pilonner sans relâche la ville du sud. Rappelant aux Syriens la répression sanglante menée par son père contre la révolte sunnite de 1982.
Photo transmise par les rebelles de Homs, montrant un homme mort de ses blessures après les bombardements qui ont frappé la ville. (Photo DR Reuters.)
publié le 9 février 2012 à 0h00

Plus Bachar al-Assad promet la paix, plus Homs brûle et plus le carnage s’intensifie en Syrie. Hier, selon divers témoignages, les bombardements contre cette grande ville proche de la frontière libanaise étaient les pires de ces cinq derniers jours et ils auraient tué plusieurs dizaines de personnes. C’est avec des chars, de l’artillerie, mais avec aussi des hélicoptères et des snipers - qui tirent sur les femmes, les enfants, les vieillards lorsqu’ils se hasardent dans les rues pour chercher un peu de nourriture - que le régime s’efforce de reconquérir la ville qui résiste à présent depuis dix mois.

Des forces loyalistes et des chabbiha (milices de voyous aux ordres du pouvoir) feraient aussi des incursions dans les quartiers tenus par les rebelles, dont celui de Baba Amr, le cœur de l'insurrection. Une situation que le leader druze Walid Joumblatt, dans un appel aux consciences lancé via Libération, a qualifié d'«extrêmement grave et dramatique», comparant les événements en cours à Homs à «la bataille de Stalingrad».

Fosses communes. A présent, le dictateur syrien ne cherche même plus à cacher ses intentions, comme il le faisait lorsque les observateurs de la Ligue arabe étaient présents dans le pays. Ce qui se dessine avec le siège de Homs, c'est sa stratégie de mettre fin à la rébellion par les armes et dans les plus brefs délais. Dès lors, c'est le fantôme de Hama, bien présent dans la mémoire collective du pays, qui re