Comme dans le célèbre roman de John le Carré, le nouveau Premier ministre roumain est un homme qui vient du froid. Outre le fait que sa nomination a eu lieu au moment où une violente tempête de neige frappait une Roumanie qui grelottait déjà sous des températures de - 15 °C, Mihai Razvan Ungureanu a jusqu'à présent été chef du Service des renseignements extérieurs. Autrement dit, chef des espions. «C'est assez étrange,commente un diplomate étranger,car ce n'est pas dans la pratique européenne de nommer des responsables de services secrets comme chef du gouvernement. Cela montre que, quoi que l'on dise, dans le pays qui a donné la Securitate, il y a toujours une attirance pour les zones de l'ombre du pouvoir.»
«Imprévisible». Mihai Razvan Ungureanu n'a pourtant rien d'effrayant, au contraire. A 43 ans, avec son visage de gendre idéal, il s'était déjà forgé une bonne réputation avant de travailler comme chef des services secrets. Titulaire d'un doctorat en histoire, parlant plusieurs langues, dont un excellent français, il a étudié à Oxford au début des années 90 et a été ministre des Affaires étrangères entre 2005 et 2007. Il est vu comme «compétent» et «efficace» par ses partisans, «hermétique» par ses critiques. «Il bénéficie notamment d'un remarquable instinct du pouvoir,remarque Dan Tapalaga, journaliste au site d'informations Hotnews.ro. Il sait naviguer entre les partis politiques, il a su glisser