Athènes, en plein chaos. Hier soir, la manifestation organisée pour s'opposer au dernier plan de rigueur imposé par Bruxelles a transformé le centre-ville en champ de bataille. En fin d'après midi, près de 80 000 manifestants s'étaient rassemblés devant le siège du Parlement, où les députés devaient voter un nouveau plan de sauvetage, annonciateur d'une énième cure d'austérité. Jets de pierres et cocktails Molotov contre gaz lacrymogènes, la situation est vite devenue incontrôlable, avec des dizaines de blessés du côté des manifestants comme des forces de l'ordre. Dans les rues adjacentes de la place Sindagma, plusieurs immeubles étaient en feu dans la soirée. Deux cinémas, une librairie et surtout plusieurs agences bancaires et commerces ont été saccagés. «Si Athènes brûle, les mesures ne passeront pas», exultait Spiros, un jeune manifestant qui reproche au gouvernement de coalition comme à Bruxelles de «vouloir faire tomber la Grèce au niveau de la Bulgarie et de la Roumanie». Leader d'Adedy, le syndicat des fonctionnaires, Costas Tsikrikas affirmait hier à Libération que les Grecs continueraient à «s'opposer aux nouvelles mesures, même si elles étaient votées», s'indignant de l'image caricaturale qui «présente les Grecs comme des paresseux ou des mendiants, alors que nous travaillons dur, souvent pour des salaires inférieurs à ceux de nos collègues européens. Les fonctionnaires sont moins de 400 000, soit 8% de la population active
Le plan d’austérité grec rejeté par la rue
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Des manifestants contre les réformes de rigueur devant le parlement grec à Athènes, le 12 février 2012. (© AFP Louisa Gouliamaki)
publié le 13 février 2012 à 0h00
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