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Libération

En Afrique du Sud, l’apartheid amoureux divise la classe politique

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publié le 17 février 2012 à 0h00

Avec sa nouvelle affiche électorale présentant un homme blanc, nu, qui embrasse amoureusement une jeune femme noire - nue également -, le parti d'opposition l'Alliance démocratique (DA) s'efforce de toucher les jeunes qui n'ont pas connu le régime de l'apartheid. Sur l'affiche (qui rappelle les célèbres pubs Benetton) l'Alliance promet qu'à l'avenir «on ne se retournera plus sur un couple mixte». Il est vrai que, vingt ans après l'abolition de l'apartheid, ils restent rares. Le Parti démocrate chrétien (CDP), conservateur, blanc et fier héritier du régime raciste, voit d'ailleurs dans les amours mixtes une «incitation à la promiscuité et à l'immoralité dans un pays ravagé par le sida et par le crime, avec les meurtres de fermiers blancs». Commentant l'affiche de la DA, le CDP n'a pas manqué de saisir cette occasion pour évoquer une fois de plus sa théorie du «génocide anti-Blancs». En revanche, un syndicaliste noir y a vu «une nouvelle vision de la suprématie blanche. La DA pense que la lutte pour la liberté des Noirs ne se résume qu'à la loi contre l'immoralité».

Le Congrès national africain (ANC), par contre, est resté étrangement discret. L'ancien parti de la libération, au pouvoir depuis 1994 est censé être l'incarnation historique de la mixité raciale et de la réconciliation. Mais, usé et discrédité, l'ANC (qui célèbre cette année son centenaire) préfère désormais jouer sur la peur et faire croire que le vote pour l'ancien parti de la