Visible à des kilomètres à la ronde, une immense colonne de fumée grise témoigne de la punition infligée à Homs par l’armée de Bachar al-Assad. Si les routes qui conduisent à cette grande ville - la troisième de Syrie avec plus d’un million d’habitants - restent sous le contrôle des forces de sécurité, nombre de bourgades agricoles qui l’entourent sont entre les mains de l’Armée syrienne libre (ASL). C’est dans l’une d’elles, qui ne peut être citée pour des raisons de sécurité, que se réfugient quelques habitants ayant réussi à quitter la ville encerclée. Tous viennent du quartier le plus rebelle de Homs, Bab Amro, châtié sans répit depuis treize jours par des bombardements incessants. Deux habitants qui ont réussi à s’échapper de ce qu’ils appellent l’enfer témoignent.
Mariam 32 ans
Epouse d’un informaticien, elle a terminé son récit en sanglotant.
«Nous vivions dans le sous-sol de la maison, sans électricité ni téléphone avec onze autres personnes, dont trois enfants âgés de 10 et 12 ans et de 18 mois. A Homs, les bombardements commencent au lever du soleil, et s’achèvent à son coucher. Nous n’avions rien d’autre à faire qu’attendre et prier. Dans certaines rues, il y avait tellement d’éclats d’obus et de débris que l’on ne pouvait même plus passer. Ici et là, on entendait des appels à l’aide des familles qui n’avaient plus rien à manger mais n’osaient pas sortir à cause des snipers.
«C'est l'Armée syrienne libre qui aide les gens, et la grande peur de la popu