Le brouillard commence à se dissiper autour de l’extraordinaire affaire Wang Lijun, du nom du chef de la police de Chongqing (30 millions d’habitants), dans le Sichuan (centre). Wang y a orchestré ces trois dernières années une campagne antimafia qui s’est soldée par 2 000 arrestations et 13 exécutions de malfrats et de fonctionnaires corrompus. Il agissait sur ordre du secrétaire général du Parti de Chongqing, Bo Xilai, un «prince rouge» qui ambitionne de siéger au Politburo chinois en se taillant une réputation de Monsieur Propre.
Soudain, le 6 février, Wang Lijun, qui est aussi vice-maire de la ville, est allé se réfugier dans le consulat des Etats-Unis à Chengdu, à 350 kilomètres de Chongqing. Quand il en est ressorti, le lendemain, il a été arrêté puis transféré sous escorte à Pékin.
Qu’est-ce que Wang est allé faire au consulat américain ?
Sous couvert de l'anonymat, des diplomates américains ont révélé vendredi au New York Times que Wang, 52 ans, avait requis l'asile politique aux Etats-Unis. Cela lui a été refusé par le Département d'Etat, pour ne pas troubler la visite à la Maison Blanche, cette semaine, du vice-président chinois, Xi Jinping.
Mais d'autres raisons ont motivé ce refus. Wang a pénétré dans le consulat sous un déguisement, mais, peu après, un groupe d'hommes en noir ont cerné le consulat, et indiqué aux diplomates que la police secrète était au courant. Il devenait dès lors impossible aux diplomates de garantir à Wang une fuite in