La queue se prolonge jusqu’aux premiers arbres du Parque John Lennon, dans le quartier aisé de Vedado, à quelques kilomètres du centre de La Havane. A 21 heures ce samedi, une majorité de très jeunes gens mais également quelques couples de quinquagénaires attendent dans un joyeux désordre de pouvoir entrer au Submarino Amarillo (le «sous-marin jaune» en hommage au célèbre tube des Beatles). Interdits dans les années 60 par un gouvernement révolutionnaire qui assimilait, à l’époque, le rock à la culture impérialiste, et traquait les chevelus et les pantalons pattes d’éléphant, synonymes de dépravation sociale, les «quatre garçons dans le vent» font aujourd’hui un carton dans la capitale cubaine.
Le 8 décembre 2000, jour anniversaire de la mort du chanteur assassiné vingt ans plus tôt, le comandante Fídel Castro avait inauguré comme une autocritique le parc Lennon et la statue en bronze du chanteur qui se prélasse sur un banc public. Depuis, les promeneurs ou les touristes s'y font photographier en posant affectueusement la main sur le genou d'un John décontracté, cheveux bien lissés et regard dans le vague. A ses pieds, l'inscription «Tu diras que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul»(Imagine) est calligraphiée et paraphée dans la pierre.
Le Submarino Amarillo a ouvert il y a moins d'un an, sur l'initiative du ministère de la Culture, qui a financé le projet et continue de subventionner le lieu. De 14 à 21 heures, l'entrée de cette discothèq