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Libération
Récit

Merkel perd encore un président

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La chancelière doit trouver un successeur à Christian Wulff, qui a démissionné vendredi.
publié le 18 février 2012 à 0h00

Angela Merkel a trente jours pour régler la crise politique provoquée par la démission du président de la République. Le chrétien-démocrate Christian Wulff, 52 ans, 10e président de la République fédérale - un poste essentiellement honorifique -, a finalement jeté l'éponge vendredi dans la matinée, après plus de deux mois de scandale. Les liens noués avec des entrepreneurs, du temps où il était ministre président du Land de Basse-Saxe (entre 2003 et 2010) lui ont été fatals.

La presse allemande le soupçonne d'avoir profité de ses fonctions pour obtenir des avantages financiers, puis d'avoit étouffé ces affaires. Wulff avait notamment menacé avant Noël par téléphone le rédacteur en chef du quotidienBild Zeitung (12 millions de lecteurs) de poursuites, s'il ne renonçait pas à faire paraître un article sur un prêt immobilier du couple présidentiel. Depuis, les médias n'ont plus lâché prise : téléphones prêtés par des amis, garde-robe de Mme Wulff, vacances aux frais d'entrepreneurs… Chaque jour amenait son lot de révélations sur le train de vie présidentiel pendant que l'opposition appelait à la démission.

Immunité. Les Allemands ne badinent pas avec la morale en politique, et c'est finalement une banale histoire de vacances entre amis qui a été fatale à Wulff : un producteur de cinéma, à qui la Basse-Saxe avait accordé une garantie financière en 2006, a payé un an plus tard la note d'hôtel des Wulff en vacances sur l'île de Sylt (e