Comme chaque jour depuis vendredi, des affrontements ont opposé hier à Dakar policiers et manifestants qui réclament le départ du vieux président sénégalais, Abdoulaye Wade, 85 ans. Ce dernier brigue pourtant un troisième mandat à la présidentielle du 26 février. Les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre des centaines de contestataires qui leur lançaient des pierres, à la fin d'une prière de fidèles de la confrérie musulmane des tidjanes devant la mosquée dans laquelle un policier avait lancé des grenades lacrymogènes vendredi. Considérés comme «une profanation» par les fidèles de la mosquée Malick-Sy, ces tirs ont entraîné de graves violences ce week-end.
Hier, les membres de la confrérie des tidjanes ont accueilli les policiers en brûlant planches et détritus. Ils ont reçu de nombreux soutiens. Dont celui du célèbre chanteur Youssou Ndour, également opposant à Abdoulaye Wade et qui a annulé un voyage en France en raison de la «tournure des événements à Dakar», selon l'un de ses proches.
Les passants et commerçants de l'avenue se disent «choqués» que de tels incidents se produisent près d'un lieu de culte dans un pays où la population est à 95% musulmane. Le président, Abdoulaye Wade, «doit s'en aller, c'est la seule solution», a dit un de ces commerçants.
De mardi à samedi, toutes les tentatives des opposants de manifester à Dakar pour le retrait de Wade ont été réprimées. Au total, cinq personnes o