La famille de Samer Al-Khatib a été contrainte de l’enterrer en catimini, hier à l’aube, avec pour escorte une quinzaine de 4 x 4 des forces de l’ordre, remplis d’hommes armés jusqu’aux dents. Pas question pour le régime que les funérailles du jeune homme, tué la veille pendant la première grande manifestation en plein Damas, soient l’occasion d’une nouvelle mobilisation dans la capitale.
Ce qui s'est produit samedi sur l'autostrade de Mazzeh, une voie rapide qui relie des quartiers ouest de Damas, marque un tournant pour la révolution syrienne, près d'un an après son déclenchement. «La foule était impressionnante, effrayante, extraordinaire !» raconte Salma, jointe par Skype. Elle se trouvait parmi les 15 000 à 30 000 manifestants de «ce jour historique où Damas s'est levé et [où nous avons] relevé nos têtes», dit l'opposante quadragénaire, qui agissait jusque-là dans l'ombre. Des rassemblements avaient été préparés à l'occasion des funérailles de quatre jeunes du quartier, tués par balles au cours d'une petite manifestation, vendredi, mais leur ampleur inespérée a provoqué un choc pour les forces du régime et a remonté le moral des protestataires.
Cortèges. Sous les flocons de neige, exceptionnels à Damas, des cortèges se sont formés à la sortie des trois différentes mosquées d'où sont sortis les cercueils des «martyrs» pour les accompagner vers le cimetière voisin. «Alors que les premiers "Allah akbar"ont commencé à f