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Libération

Au Yémen, un scrutin entaché de violences

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Moyen-Orient. Un seul candidat postulait, hier, à la présidentielle marquant la fin de l’ère Saleh.
Dans un bureau de vote d'Al Hasaba, près de Sanaa, la capitale du Yémen, le 21 février. (Ahmed Jadallah / Reuters)
publié le 22 février 2012 à 0h00

Plus de 12 millions de Yéménites ont voté hier pour élire leur président. Un scrutin qui marque l'aboutissement du soulèvement populaire qui a provoqué le départ négocié d'Ali Abdallah Saleh après trente-trois ans à la tête du Yémen. A Sanaa, la capitale, de longues files séparées d'électeurs, hommes et femmes, se sont formées dans le calme pour cette élection purement symbolique du seul candidat en lice, le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, pour un mandat transitoire de deux ans. L'activiste Tawakkol Karman, prix Nobel de la Paix, a qualifié cette journée de «fête pour les Yéménites, car c'est celui du départ de Saleh et la fin du despotisme et de l'oppression».

«Complicité». En revanche, le scrutin a été sérieusement perturbé hier par des violences dans le sud, à Aden où la moitié des bureaux de vote ont été fermés à cause d'attaques des séparatistes sudistes. Ces derniers souhaitent que le Yémen du Sud redevienne un pays indépendant, ce qu'il était avant sa fusion avec le Nord en 1990. Profitant de la présence de scrutateurs étrangers pour donner plus d'écho à leurs revendications, les activistes«ont appelé à proclamer la journée de mardi, journée de désobéissance civile». Selon un séparatiste,«10 des 20 bureaux d'Aden ont été fermés». Selon d'autres témoignages, les militaires chargés d'assurer le bon déroulement du scrutin se seraient alors éloignés des bureaux, ouvrant la voie à des hommes armés qui auraient ensuite incen