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Libération

Frapper ou pas les sites nucléaires iraniens

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publié le 22 février 2012 à 0h00

Il n’y a pas la raison d’un côté, les va-t-en-guerre de l’autre. Arabes, américains, israéliens ou européens, les partisans d’un bombardement préventif des installations nucléaires iraniennes ont de vrais arguments à faire valoir.

Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas voir que la République islamique a bel et bien l’ambition de se doter de la bombe, comme l’ont déjà fait l’Inde et le Pakistan. Si elle y parvenait, une course à l’arme nucléaire s’ouvrirait aussitôt au Proche-Orient, inaugurée par l’Arabie Saoudite et la Turquie que suivraient bientôt l’Egypte et la Jordanie. Compte tenu de la bombe israélienne, la région la plus instable du monde, celle dont dépendent l’économie et la stabilité internationales, compterait vite cinq ou six puissances nucléaires aux contentieux multiples.

Il serait bien illusoire, très risqué en tout cas, de considérer que l’équilibre de la terreur instauré par l’arme nucléaire pourrait alors inciter le Proche-Orient à la sagesse car, si l’URSS et les Etats-Unis avaient été à deux doigts de faire sauter la planète lors de la crise de Cuba, des régimes aussi fragiles et peu sûrs de leur pérennité que ceux du Proche-Orient seraient autrement plus susceptibles de déclencher l’apocalypse que ne l’avaient été les superpuissances d’hier.

Plus grave encore, même si une détente et une coexistence pacifique naissaient de la nucléarisation de cette région, c’en serait fini du traité de non-prolifération puisque l’Iran en est signataire contrairement