Dans le centre de traitement du choléra de Médecins sans frontières (MSF) à Delmas, un quartier populaire de 300 000 habitants de Port-au-Prince, Ebson est allongé sur un lit. Sous la tente du Plan C, celle des cas de choléra les plus graves, ils ne sont que quatre en ce jour de février. Depuis le début de l’année, seulement sept malades par jour passent le triage du centre, contre 30 en octobre. Le creux le plus significatif de l’épidémie déclarée en octobre 2010.
Mais depuis le mois de novembre, un autre type de pic a été constaté : un afflux d’anciens patients, traités pour le choléra ou des diarrhées, venus réclamer des certificats médicaux. Environ 3 000 demandes ont été faites à MSF. En fond de cour, les plaintes déposées contre les Nations unies, accusées d’être responsables d’une maladie dont aucun cas n’avait été recensé dans le pays depuis près d’un siècle.
Originaire de Nazon, un autre quartier de Port-au-Prince, Ebson va bientôt pouvoir rentrer chez lui. Probablement dans la journée. La durée moyenne d'une hospitalisation est de soixante-douze heures, précise le coordonnateur de terrain, Stephan Grosse Rüschkamp. «Je me suis senti mal dimanche, avec des selles blanches, raconte en créole le cordonnier de 23 ans. J'ai pensé immédiatement au choléra. J'avais les signes que montrent les spots qui passent à la télévision.» Dès le lendemain, sa mère l'a emmené au Centre de traitement du choléra de Delmas. Quatre jours après, il est content d'être sorti