Ils font partie des 45 morts du jour à Homs. Tous deux étaient reporters de guerre. Le photographe français Rémi Ochlik et la journaliste américaine Marie Colvin ont été tués hier à Homs, touchés par des tirs de mortier. Ils étaient membres d’un petit groupe de journalistes - avec notamment la Française Edith Bouvier et le Britannique Paul Conroy, sérieusement blessés par des éclats - qui tentait de fuir l’appartement leur servant de mini-centre de presse. Ils ont été fauchés par les salves d’artillerie du régime.
Prémonitoires. Rémi Ochlik avait 28 ans. Il était photographe, en commande pour Paris Match. L'hebdomadaire avait demandé au reporter Alfred de Montesquiou et à Rémi Ochlik de rentrer. Le jeune homme avait voulu rester à Homs. Son message à Match, il y a deux jours, était prémonitoire : «Je viens d'arriver à Homs, la situation semble incroyablement tendue et désespérée.» Ochlik était un talent précoce. Major d'Icart-Photo, école de Levallois, il avait prétexté à sa mère «une semaine au ski» pour couvrir la chute du président Aristide en Haïti. Nous sommes en 2004. Il a à peine 20 ans et un cran incroyable. «Il est revenu avec un reportage d'une rare puissance, le genre de travail produit par des gens extrêmement confirmés qui ont roulé leur bosse», se souvient Michel Kempf, directeur de l'école de photographie de Levallois.
Ochlik, certainement l'un des plus talentueux photographes de sa génération, rempor