C’est la Cour suprême israélienne qui a tranché. En jugeant la semaine dernière inconstitutionnelle une loi facilitant la dispense de service militaire pour les juifs ultra-orthodoxes, la plus haute instance judiciaire de l’Etat a remis sur le devant de la scène, en Israël, l’une des disputes les plus acérées entre laïcs et religieux. Dans un pays jugé entité hostile par la moitié de ses voisins et qui n’a pas réussi à mettre un terme à son conflit avec les Palestiniens, l’obligation de servir sous les drapeaux se traduit en trois années pour les garçons et deux pour les filles. Deux groupes sont exempts de service : les Arabes israéliens - à l’exception des druzes et des Bédouins qui font généralement leur service - et les juifs ultra-orthodoxes.
Taux de natalité. Aujourd'hui, ces religieux les plus conservateurs, aussi appelés haredim ou «craignant Dieu», comptent pour 17% de la population du pays et leur fort taux de natalité fait dire aux statisticiens qu'ils seront un tiers des Israéliens d'ici à 2050. Or, grâce à un accord passé en 1948 entre David Ben Gourion, le premier chef de gouvernement israélien, et les rabbins de l'époque, une dispense de service militaire et une modeste aide financière de l'Etat sont accordées aux ultra-orthodoxes pour permettre aux hommes de se consacrer pleinement à l'étude des textes bibliques.
«A l'époque, la raison était très simple. Toutes les yeshivot[écoles religieuses, ndlr] en Europe avaient été détruites pendant l