Angela Merkel a des nerfs d’acier. Venue soutenir il y a quelques jours le candidat chrétien-démocrate (CDU) aux élections du Mecklembourg, la chancelière a reçu le contenu de cinq chopes de bière dans le cou, ce qui ne l’a pas empêchée de sourire au serveur à la mine décomposée qui venait de perdre le contrôle de son plateau. Trempée mais impassible, elle s’est dirigée vers le podium pour prononcer son discours…
C’est avec le même sang-froid qu’Angela Merkel a suivi lundi le débat agité au Bundestag sur l’avenir de la Grèce. Finalement, 20 des 330 députés de sa majorité n’ont pas approuvé la nouvelle tranche d’aide de 130 milliards d’euros accordée par Berlin. La chancelière n’a dû son salut qu’au soutien des Verts et du Parti social-démocrate (SPD). Même le ministre de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich, se prononce pour la sortie de la Grèce de la zone euro. Quant aux Allemands, ils sont 62% à désapprouver ce nouveau plan.
«Grenouille». La chancelière fut tout aussi impassible quand, en début de semaine, le Parti libéral-démocrate, son partenaire de coalition, lui imposa au poste de président de la République le seul candidat dont elle ne voulait pas : Joachim Gauck, pasteur dans l'ex-RDA et ancien dissident, qui vient de la comparer à «une grenouille qui remarque trop tard que la température de l'eau a monté»… Et comme si cela ne suffisait pas, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a décidé hier qu'il ne serait plus possible de contourner le Parle