Le Sénégal n'est ni la Côte-d'Ivoire ni la république démocratique du Congo. En aparté comme en public, les observateurs de l'Union européenne qui ont couvert le premier tour de l'élection présidentielle dimanche s'accrochent à ce constat. Une preuve en est : les autorités ont reconnu la grande probabilité d'un ballotage. Parmi les 90 membres de la mission de l'Union européenne sur place, nombreux sont ceux qui ont déjà observé d'autres scrutins sur le continent. «J'ai été chef de mission en Côte-d'Ivoire quand le président Laurent Gbagbo [aujourd'hui emprisonné à la Cour pénale internationale à La Haye, ndlr] a refusé de reconnaître sa défaite», rappelle ainsi le Roumain Cristian Dan Preda, député européen.
«Sens civique». En comparant le scrutin sénégalais avec ces expériences plus tumultueuses, il affichait hier un certain soulagement : «Jusqu'à présent, les craintes ont été exagérées», confiait-il, en marge de la présentation du bilan de la mission. «Il n'y a pas eu de fraudes massives» confirme, de son côté, le chef de mission, le Néerlandais Thijs Berman, qui rappelle également que c'est bien «à l'invitation des autorités sénégalaises» que la mission «s'est rendue sur place dès le 20 janvier». Les observateurs se révèlent plus critiques sur l'ensemble de la campagne, «marquée par une violence déplorable dans un pays qui a une forte tradition démocratique», dénonce Cristian Dan Preda, qui a é