En comédienne professionnelle, Fadwa Suleiman a réussi son coup de théâtre. Terrée depuis le début de l'offensive sur Homs, l'égérie des manifestants dans la ville rebelle a fait sa réapparition parmi les siens, en pleine région alaouite. Elle a lancé vendredi un appel sur une télévision arabe pour démentir «les rumeurs de [sa] mort lancées par le régime qui cherche à [la] liquider lui-même» et annoncer qu'elle poursuivait son combat. «Je suis avec les habitants de la côte dont vous avez confisqué les terres pour construire vos palais, armé les fils pour protéger vos trafics et exécuté ceux qui n'ont pas voulu tirer sur les manifestants !» a-t-elle ajouté à l'attention du régime d'Assad. Celle qui doit plus que jamais agir dans la clandestinité veut «organiser la contestation avec les révolutionnaires de toutes confessions» pour désolidariser la communauté alaouite de la famille au pouvoir.
Les efforts en ce sens se multiplient parmi les opposants. Le Conseil national syrien (CNS) a publié un message il y a deux jours pour rassurer «les frères alaouites qui sont et resteront des citoyens syriens comme les autres» et les appeler à se joindre au «combat pour une Syrie de l'Etat de droit». «Les alaouites ont été condamnés à lier leur sort à celui des Assad, affirme Hala Omran, qui estime que 80% des membres de sa communauté, déterminée à défendre le régime à tout prix, sont aveuglés par le sentiment d'assiégé.»