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Libération

Vladimir Poutine «flingue» la contestation

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Les propos guerriers du Premier ministre candidat accentuent encore les tensions avant la présidentielle de dimanche.
publié le 2 mars 2012 à 0h00

Les mots sont lourds. «Certains dans l'opposition sont prêts à sacrifier quelqu'un. […] Ils cherchent même une victime sacrificielle parmi des gens connus. Ils peuvent flinguer quelqu'un et ensuite accuser le pouvoir», lançait mercredi Vladimir Poutine lors d'une rencontre publique avec des membres de ses comités de soutien. Depuis la polémique enfle, ces propos suscitant l'indignation de nombre d'opposants, qui ont mis en garde contre une dérive du discours public à trois jours de la présidentielle.

«Le pouvoir ne peut pas, dans une situation politique aussi tendue, faire monter la tension avec des déclarations équivoques du genre de "flinguer"», a écrit Mikhaïl Prokhorov, milliardaire et candidat libéral à l'élection, sur sa page Facebook. «Une telle déclaration paraît irresponsable et fait monter encore la tension dans la société», a de son côté déclaré Sergueï Oudaltsov, le leader du Front de gauche russe à l'agence Interfax. Un leader de l'opposition, le journaliste Sergueï Parkhomenko, a qualifié ces propos de «fruits de l'imagination de Vladimir Poutine», un ancien agent du KGB. Mais il a mis en garde le Premier ministre contre de tels propos. «Il y a parmi les partisans de Poutine des gens pour lesquels "flinguer" quelqu'un ne pose aucun problème. […] Poutine ne devrait pas utiliser ce mot», a-t-il ajouté, cité par Interfax.

Mercredi, Poutine avait dit soupçonner de projet criminel «ceux qui sont à l'étranger», une