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Libération
Interview

Retraite au Carmel

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avec les Editions Autrement.
publié le 3 mars 2012 à 0h00

Mercè Ibarz arpente Barcelone depuis quarante ans, et elle observe la moindre de ses évolutions. Dans Barcelone, itinéraires et bifurcations, elle examine la ville, vingt ans après les JO. Elle détaille ici l'un des quartiers les moins connus : le Carmel.

Pourquoi le Carmel ?

C’est l’une des sept collines de Barcelone. De ce quartier, on peut observer toute la ville, c’est donc un terrain d’exploration privilégié. Le Carmel est un quartier informel, construit de la main de ses habitants. Jusqu’en 1860, Barcelone était une ville fortifiée. Derrière les remparts, des villages sont devenus des quartiers après la destruction des murailles.

Quelle est l’histoire de ce quartier ?

Il était l’un de ces villages derrière les fortifications. Mais ce fut aussi un lieu d’immigration. Dans les années 20, l’immigration européenne fut importante car l’Espagne n’avait pas participé à la Première Guerre mondiale et de plus, grâce à l’Exposition universelle de Barcelone en 1929, on trouvait du travail. Ces immigrés européens resteront ensuite sur les lieux de l’exposition, sur la colline de Montjuic. Dans les années 20, Barcelone fait figure en Europe de ville bouillonnante, moderne et cosmopolite. A l’époque, ce bouleversement eut la même ampleur pour la ville que celui des Jeux olympiques de 1992. La cité catalane attire aussi beaucoup de travailleurs du reste de l’Espagne qui viennent sur les chantiers de l’exposition de 1929. C’est à cette époque que des bidonvilles apparaissent dans toute la ville. Ils ne disparaîtront que deux ans avant l