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TRIBUNE

Appel pour une gouvernance mondiale solidaire et responsable

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Par DES MEMBRES DU COLLEGIUM INTERNA­TIONAL
par Edgar Morin, Michel Rocard, René Passet, professeur émérite d'économie à Paris-I-Panthéon-Sorbonne. et Mireille Delmas-Marty, Professeure au Collège de France.
publié le 6 mars 2012 à 0h00

Un ordre global de marche du monde est devenu incontournable. Comme une pensée ou un acte doit commencer par un premier pas, la gouvernance mondiale n’attend qu’un concept, une règle pour être amorcée. Cela passe par des étapes dont cet appel, lancé par le Collegium International qui réunit grandes expériences politiques et intellectuels renommés. Pour eux, sept conditions sont à remplir afin de rendre le monde plus solidaire et plus responsable.

1) Une «polycrise»

Nous devons faire face à une conjonction de crises d’envergure mondiale qui est sans précédent dans l’histoire : épuisement des ressources naturelles, destruction irréversible de la biodiversité, dérèglements du système financier mondial, déshumanisation du système économique international, famines et pénuries, pandémies virales, désagrégations politiques… Or, aucun de ces phénomènes ne peut être considéré isolément. Ils sont tous fortement interconnectés et forment une seule «polycrise» menaçant ce monde d’une «polycatastrophe». Il est temps de prendre la mesure systémique du problème, pour lui apporter enfin des solutions intégrées - premiers jalons pour redéfinir les principes qui devront inspirer à l’avenir la conduite globale des affaires humaines.

2) Reconnaître nos interdépendances

Parce que ces grandes crises du XXIe siècle sont planétaires, les hommes et femmes du monde entier doivent reconnaître leurs interdépendances multiples (entre continents, nations, individus). Catastrophes survenues et c