Elles font la une des journaux sud-coréens depuis plusieurs semaines. Elles ne sont pas chanteuses de k-pop, mais politiciennes. Park Geun-hye et Han Myeong-sook, respectivement 60 et 67 ans, sont à la tête des deux grands partis sud-coréens. Configuration inédite dans la machiste Corée du Sud, ce sont donc deux femmes qui mènent la campagne pour les législatives du 11 avril. A droite, Park : grande favorite des conservateurs pour la présidentielle fin 2012, elle a repris en décembre les rênes de la formation au pouvoir (Saenuri) en pleine crise. A gauche, Han : militante pour la démocratisation, ex-Première ministre, elle a été élue chef du nouveau grand parti d’opposition (Parti démocrate unifié) en janvier. Cette féminisation a même atteint le Parti progressiste unifié, équivalent du Front de gauche sud-coréen, fondé en décembre et codirigé par deux femmes et un homme.
Cette présence féminine dans les hautes sphères de la politique aurait été inimaginable il y a trente ans. A l’époque, le pays était tenu d’une main de fer par le régime autoritaire de Park Chung-hee. Aujourd’hui, Park Geun-hye, qui n’est autre que sa fille, est soutenue par une large partie de la droite. Elle est aussi devenue un symbole pour beaucoup de jeunes, dont le facteur féminin semble être une bonne raison d’aller voter le 11 avril.
En s’imposant au fil des ans dans leur camp, les deux rivales incarnent la lente transformation de la société. Les femmes sont désormais plus diplômées que les hommes, ma