La question est presque taboue. Elle porte sur le bilan humain «officiel» du tsunami du 11 mars 2011, touchant donc au deuil, à la disparition d’un ou plusieurs êtres chers. Le sujet est d’autant plus sensible dans un Japon, où le rite funéraire, vénéré comme étape sacrée d’une loi naturelle, prévoit d’ordinaire l’incinération du corps. Or, un grand nombre de familles n’ont pu, à l’aune des rites, faire le deuil de proches.
Efforts. Les disparus du tsunami (ou yukeefume) sont aujourd'hui, officiellement, au nombre de 3 272, tandis que l'on dénombrait, le 6 mars, 15 854 morts et 6025 blessés. Soit un total de 19 126 morts et disparus, dont la moitié avait plus de 65 ans. Pour autant, ce bilan ne fait pas l'unanimité. Les médias japonais continuent de donner des chiffres très divergents, avoisinant tantôt 19 000 morts et disparus, tantôt 24 000, voire plus. La question est, il est vrai, difficile. «A Ishinomaki, le bilan est incertain», concède un responsable de la mairie. Ici, nous comptons 3 200 morts. Mais le nombre de disparus est un souci. Il y en a 500, peut-être 700. Mais en vérité, on ne sait pas. Les disparus sont des corps que nous n'avons pas retrouvés. Peut-être ont-ils reflué en mer, ou sont-ils ensevelis sous des débris.»
Depuis le 11 mars 2011, les autorités japonaises, la police en première ligne, déploient des efforts considérables, avec les municipalités, pour établir le bilan le plus exact possible. «C'est un déf