Son charisme populiste a enthousiasmé les foules, ses menaces contre Israël ont enflammé le monde arabe, son négationnisme a scandalisé l’Occident et ses visions millénaristes ont stupéfait l’assemblée des Nations unies. Mahmoud Ahmadinejad a cru qu’il pouvait tout se permettre. Mais il y avait une ligne rouge à ne pas franchir, en particulier quand on est fils de forgeron : défier le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Pour avoir bafoué cette règle, le président iranien vient d’encaisser un coup sévère, il vient de perdre les élections législatives, et, dès lors, il risque fort de ne pas pouvoir faire élire son poulain lors de la prochaine présidentielle.
Méli-mélo. D'ores et déjà, les résultats du premier tour semblent indiquer une écrasante victoire des partisans du Guide. Réunis dans la coalition du Front uni, dirigée par le président du Parlement sortant, Ali Larijani, cette faction pourrait même obtenir les trois quarts des 290 sièges du Majlis au détriment du Front de la persistance, qui rassemble le camp du Président. «M. Ahmadinejad ne doit pas être content des résultats», commentait dernièrement un diplomate iranien. Pour le moment, une comptabilité plus précise n'est guère possible, le scrutin législatif ressemblant à un méli-mélo assez impénétrable du fait que les candidats peuvent se présenter sur les deux listes concurrentes. Ainsi, sur les 222 élus du premier tour, 54 candidats présents simultanément sur les listes de ces deux coa