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Libération
Récit

La justice islandaise glaciale avec Geir Haarde

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En fonction au moment du krach, l’ancien Premier ministre est le seul responsable politique de l’île à comparaître devant la Haute Cour de justice.
publié le 10 mars 2012 à 0h00

Chaque jour depuis lundi, Geir Haarde, ex-Premier ministre d’Islande, se rend à la Maison de la culture de Reykjavik, exceptionnellement réaménagée, pour accueillir Landsdómur, la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger d’anciens ministres. La procédure est exceptionnelle. C’est la première fois que le pays juge un ancien responsable politique. Et c’est aussi, depuis le début de la crise financière mondiale, le premier dirigeant à être traduit devant la justice pour sa responsabilité dans la banqueroute nationale. Une initiative qui vaut à cette minuscule nation (326 000 habitants) l’admiration internationale. Les Islandais, eux, sont plus partagés.

Certes, ils n'ont pas oublié cette date du 6 octobre 2008. Lors d'une conférence de presse convoquée en urgence, Geir Haarade, mortifié, annonçait solennellement l'effondrement du système financier de l'île et concluait sa brève allocution par ces mots : «Que Dieu bénisse l'Islande !» A la tête d'un gouvernement de coalition, Geir Haarde s'était ensuite accroché à son poste. Il avait fallu quatre mois de manifestations populaires pour le contraindre à démissionner et faire place à la sociale-démocrate Johanna Sigurdardottir.

Récession. Entre octobre 2008 et mars 2012, l'économie islandaise s'est effondrée puis finalement redressée. Les indicateurs économiques sont aujourd'hui au vert (3% de croissance, contre - 8% en 2009), mais la population est épuisée. Depuis trois ans, les Islandais vivent au ré