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Libération

Ennahda veut ériger l’islam comme pilier de la Constitution tunisienne

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publié le 13 mars 2012 à 0h00

Après trois mois passés à définir son fonctionnement et celui des pouvoirs provisoires, l'Assemblée constituante tunisienne est entrée dans le vif du sujet. Les élus ont d'emblée mis sur la table le sujet qui s'annonce le plus sensible : la place de l'islam. Tous les partis s'accordent sur le maintien de l'article premier de la Constitution post-indépendance : «La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain : sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la république», édicte-t-il. Un relatif consensus semble s'être dégagé pour faire référence, dans le préambule, au «système des valeurs islamiques», comme une source d'inspiration, parmi trois autres.

La nature civile de l'Etat ne fait pas non plus débat. Le parti islamiste Ennahda, qui détient 41% des 217 sièges, ne voit «rien de sacré dans l'Etat, explique Sahbi Atig, le président du groupe. C'est un contrat social entre le peuple et le gouvernement. Il n'y a pas d'hommes sacrés, contrairement à l'islam chiite.» Mais «l'idée de séparation du politique et du religieux est étrangère à l'islam, a-t-il défendu dans l'hémicycle, la semaine dernière. La religion ne relève pas du domaine privé, mais d'un ordre public et d'un mode de vie». Ennahda plaide aussi pour que l'islam soit une référence en matière de loi, un point jamais évoqué dans l'ancien texte. De quelle façon ? En interne, la question n'est pas tranchée. Un projet de Constitution attribué à Ennahda, qui a