La Chine a adopté ce mercredi une révision controversée de son code de procédure pénale, qui offre un cadre légal à la police pour détenir des personnes dans des lieux secrets pour une durée pouvant s'étendre jusqu'à six mois.
Ces types de «disparitions forcées», visant d'abord les opposants au gouvernement et les militants des droits de l'homme, sont bien connues au pays du parti unique. Elles ont été maintes fois décrites et dénoncées par des ONG ou des victimes elles-mêmes. Elles s'opéraient, avant, en marge de la loi.
Parmi ces victimes figure le célèbre artiste chinois contestataire Ai Weiwei, qui a été détenu au secret de début avril à fin juin 2011, officiellement pour des infractions d'évasion fiscale.
Pour les défenseurs des droits de l'homme, il ne fait pas de doute que les autorités ont voulu isoler et tenter de dompter cet esprit trop libre, comme c'est le cas actuellement pour des dizaines de dissidents dont on est sans nouvelles.
La nouvelle loi a été adoptée mercredi, dernier jour de la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale populaire (Parlement), par 2 639 voix pour, 160 voix contre et 57 abstentions.
«Exemptions dangereuses»
Selon le projet de texte publié la semaine dernière, la révision officialise notamment la détention de suspects en dehors des locaux officiels (prison ou commissariat de police), pour une période allant jusqu'à six mois. En théorie, cela ne pourra s'appliquer qu'aux personnes suspectées de terrorisme, de mise en danger de la sécurité natio