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Libération

Au Japon, deux séismes raniment la psychose

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Nucléaire . Un an après la tragédie du 11 mars, chaque secousse terrestre provoque une émotion incontrôlable.
par René de Ceccatty
publié le 15 mars 2012 à 0h00

Les deux séismes qui ont fait craindre, hier en fin d’après-midi, un tsunami (finalement réduit à une vague de vingt centimètres) n’ont pas eu de graves conséquences matérielles ni humaines, mais révèlent une fois encore l’angoisse tenace d’un Japon traumatisé par la tragédie du 11 mars 2011, qui a fait 19 000 morts et dont les conséquences ne sont toujours pas mesurables. Plusieurs trains à grande vitesse (Shinkansen) ont dû être immobilisés.

Polémique. Depuis un an, la fréquence des tremblements de terre a été multipliée par 24, et chaque secousse (hier, elles ont été ressenties jusqu'à Tokyo, et particulièrement dans les banlieues du nord-est, bien que les deux hypocentres aient été situés au large de Hokkaido et dans la préfecture d'Iwate) renouvelle une polémique qui n'est pas près de s'arrêter. Quoiqu'il ne reste que 2 réacteurs nucléaires en activité sur 54, tout événement météorologique prend au Japon un sens politique d'une extrême gravité. Les taux de radioactivité acceptables, dans l'atmosphère et dans l'alimentation, sont constamment révisés. Et nombreux sont désormais les citoyens munis de compteurs Geiger.

Les mensonges de Tepco (la compagnie d’électricité propriétaire des centrales de Fukushima) et du gouvernement ont fait perdre toute crédibilité aux déclarations officielles. Le ministère de la Santé a récemment incité à procéder à de constantes vérifications des produits alimentaires qui présentaient un taux de contamination supérieur à 100 be