Près de 10 000 morts, autant, sinon plus de disparus, un nombre considérable de blessés graves abandonnés sans soins et handicapés à vie, des dizaines de milliers de détenus atrocement torturés, des quartiers populaires bombardés par les chars et les blindés aux quatre coins du pays, des exactions quotidiennes n'épargnant ni les femmes ni les enfants… Et, pourtant, il se trouve encore dans le monde, y compris en France, des partisans plus ou moins déclarés du régime de Bachar al-Assad, qui s'accordent à considérer la révolution en cours comme un «complot israélo-américain contre la Syrie résistante».
Usant, le plus souvent, d’un vocabulaire d’extrême gauche, quand ils ne sont pas ouvertement d’extrême droite ; les uns militants de base, les autres experts autoproclamés en géopolitique, ils se posent en amis des peuples arabes. Ils dénoncent les manœuvres de l’impérialisme, les agissements de l’Arabie Saoudite et du Qatar, les mensonges éhontés des chaînes satellitaires Al-Jezira et Al-Arabiyya, les actions terroristes menées par des salafistes infiltrés en Syrie. Mais l’idée ne les effleure jamais de se demander si les Syriens sont tout simplement bien gouvernés, s’ils ont ou non des raisons valables de se révolter et qui sont exactement ces manifestants, jeunes et moins jeunes, qui n’ont cessé, un an durant, de braver les milices surarmées du régime et ses régiments d’élite.
C’est l’une des principales caractéristiques du régime en place à Damas que d’avoir fondé sa