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Libération

Mauritanie : Aqmi, le meilleur ennemi

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Crise. Contesté dans son pays, le président Abdelaziz multiplie les opérations contre Al-Qaeda au Mali.
publié le 17 mars 2012 à 0h00

Il veut s’imposer comme l’homme des Occidentaux dans une région tourmentée . En multipliant les offensives militaires contre Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), jusqu’au Mali voisin, le président mauritanien, Mohamed ould Abdelaziz, est devenu un allié précieux. Cette semaine, ses troupes sillonnaient ainsi la région de Tombouctou, au Mali, à la recherche des groupes qui détiennent plusieurs otages, dont six Français. Mais en s’intronisant héros d’une guerre régionale, le président Abdelaziz ne cherche-t-il pas surtout à pallier son impopularité croissante dans son propre pays ?

Après avoir manifesté lundi dans la capitale, l’opposition a exigé, jeudi, l’installation d’un gouvernement de transition. L’ex-général putschiste arrivé au pouvoir en 2008, puis élu l’année suivante, fait face à une grogne multiforme qui est aussi identitaire, liée aux tensions entre les deux composantes de la population : les Beidanes (Maures blancs, d’origine arabo-berbère) et les Négro-Mauritaniens. Des tensions ravivées par un recensement de la population ordonné par Abdelaziz et jugé discriminatoire par les Maures noirs.

Or, face à la crise qui menace, l’homme qui traque les preneurs d’otages dans le désert a, lui aussi, son propre captif : Lemine ould Dadde. Comme le Président, c’est un Maure blanc. Sa particularité ? Contrairement à la plupart des Beidanes, il dénonce depuis longtemps l’esclavage, toujours en pratique dans le pays malgré son abolition en 1981. Geste rare, il a même affranchi