Reconnaître, en Libye, les bâtiments bombardés par l’Otan n’est pas compliqué. Il n’en reste en général rien, sinon un tas de décombres et de gravats. Amnesty International a enquêté durant deux mois sur une série de ces frappes aériennes menées durant la révolution.
D'après son rapport, publié hier, 55 civils, dont 16 enfants et 14 femmes, ont été tués lors du bombardement de leur domicile. L'organisation a appelé l'Otan à enquêter sur ces bavures et à dédommager les familles des victimes. «La campagne a été menée d'une manière pleinement conforme au mandat des Nations unies et au droit international humanitaire», a rétorqué l'Alliance atlantique, ajoutant que la question des éventuels dédommagements devait être adressée aux nouvelles autorités libyennes.
Amnesty a notamment enquêté sur des bombardements intervenus le 8 août à Majer, à proximité de Zliten : 34 civils, dont 8 enfants, avaient été tués. D’après l’Otan, qui ne fournit pas de preuve, les maisons visées servaient de bases pour des soldats et des mercenaires des forces kadhafistes. Une version démentie par des survivants, qui ont expliqué que les bâtiments étaient occupés par des civils ayant fui les combats. Dans un autre incident, intervenu le 25 septembre à Syrte, sept civils ont péri lorsque leur maison, où était censé se trouver un général libyen, a été visée par une frappe aérienne. La présence de civils aurait dû, dénonce Amnesty, pousser l’Otan à annuler le bombardement.
La question de la légitimité