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Libération
TRIBUNE

Pourquoi ne parle-t-on plus de la Libye ?

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Le monde arabe en ébullitiondossier
par Jean-François Kahn, Ecrivain
publié le 20 mars 2012 à 0h00

Que se passe-t-il en Libye ?

Absolument rien, si on se contente de regarder la télévision et d’écouter la radio.

Rien… Certes la Cyrénaïque, dont la capitale est Benghazi, a quasiment fait sécession ; de mini-guerres tribales, en particulier dans le Sud, ont fait plus de victimes encore que les affrontements entre milices rivales ; le pouvoir central est déliquescent ; les règlements de compte camouflés en répression de supposés kadhafistes se multiplient ; on ne torture pas moins aujourd’hui qu’hier ; les salafistes les plus enragés occupent le terrain que l’Etat leur abandonne… et tout se passe comme si on ne voulait surtout pas que les ex-dirigeants déchus - ou reconvertis - répondent de leurs crimes au risque de se laisser aller à certaines révélations.

Apparemment, cela n’intéresse plus personne.

Qu'on me permette cependant de bousculer un tantinet cette inconsciente omerta. Libération m'y ayant complaisamment invité, j'ai volontiers reconnu en mai dernier que j'avais, à l'occasion, proféré une connerie (à propos de l'affaire DSK).

L'inverse, en revanche, est-il prohibé ? Faut-il nécessairement s'enfoncer la tête dans le sable lorsqu'on a eu raison ? Qu'on me permette de rappeler, en effet, ce que j'avais écrit dans vos estimables colonnes en août dernier : «Depuis presque six mois, à l'instigation de la présidence française qui s'est lancée dans cette aventure improvisée sans réflexion sérieuse préalable, l'Otan poursuit en Libye une intervention militaire qui