Ce constat, on aurait aimé ne pas avoir à le faire mais les faits sont là. Après douze mois de manifestations de masse sur lesquelles Bachar al-Assad a systématiquement et froidement fait tirer, malgré le stupéfiant courage de ce peuple qui a bravé les balles pour conquérir sa liberté, ce régime d’assassins n’est plus loin, militairement parlant, de reprendre l’avantage.
On se battait toujours, lundi, à Damas. Des soldats passés à l’insurrection y affrontaient l’armée mais Homs est tombée, écrasée sous les bombes, pilonnée sans répit pour que son martyre terrorise le pays. Idleb a dû se rendre la semaine dernière et, tandis qu’il fait paver de mines la frontière turque, le pouvoir s’attaque aux villes et régions qu’il n’a pas déjà matées. L’insurrection s’éteint en Syrie et il y a trois raisons à cela.
La première est que l’assassin de Damas n’est pas un homme seul. Issu de la minorité alaouite, une branche du chiisme, il n’est pas seulement soutenu par sa communauté qui craint de tout perdre avec lui. Il bénéficie également de la neutralité de la plus grande partie des chrétiens, des Druzes et des Kurdes qui préfèrent le statu quo de l’alliance des minorités à une domination de la majorité sunnite. Ce n’est pas que les communautés minoritaires aiment la dictature. Ce n’est pas même que les Alaouites tirent vraiment profit du clan Assad qui pille la Syrie à son usage exclusif mais chrétiens, Druzes, Kurdes et Alaouites ne veulent pas risquer de ne plus être que des parias dans