Cité en exemple sur le continent africain comme l’exemple même du démocrate, le président Amadou Toumani Touré
(Photo Raveendran. AFP)
a raté sa sortie. A un mois et quelques de la fin de son second mandat consécutif à la tête du Mali, il a été déposé la nuit dernière par un groupe de putschistes inconnus au bataillon. Depuis la mi-janvier, le chef de l’Etat, surnommé «ATT», devait faire face à l’offensive de rebelles touaregs qui
[ ont infligé de sérieux revers à son armée ]
. Se plaignant de manquer de moyens pour écraser les insurgés, les militaires ne cachaient pas leur colère depuis des semaines contre le président malien. Mais, d’après des sources bien informées, ATT
«était dans le déni». «Hier soir, il affirmait encore à ses interlocuteurs que la situation allait s’apaiser, selon ses propres termes.»
La confusion la plus totale règne sur son sort. Ses proches affirment qu’il serait en
«lieu sûr»,
vraisemblablement dans un camp militaire tenu par les commandos parachutistes. D’après une source fiable, le président déchu aurait bénéficié de l'aide des Américains lors de son exfiltration du palais. Il semble en tout cas avoir perdu la main, et plusieurs de ses ministres, dont celui des Affaires étrangères, sont aux arrêts.
Paris, qui a condamné le coup d’Etat, ne cachait plus sa déception vis-à-vis d’ATT, accusé de mollesse dans la lutte contre Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient six otages français, ou dans la lutte contre un trafic de drogue qui a pris de l’ampleur ces derni